Les élus sont des gens formidables qui doivent savoir des tas de choses sans les avoir apprises.
Du jour au lendemain, ils deviennent élus, parfois au détour des surprises d’un vote ou d’un jeu d’alliance. Ils se retrouvent à gérer des fonds, à manager des équipes, à endosser des responsabilités légales ou juridiques. Ils font le grand écart entre des dossiers lourds – sur des programmes immobiliers notamment – et les sujets du quotidien comme des problèmes de voisinage ou de crottes de chien. Ils sont supposés avoir toutes les connaissances nécessaires sur tous ces sujets quand ils arrivent dans leurs nouvelles fonctions. Or ce n’est pas toujours le cas. Pourrait-on même dire que c’est rarement le cas ?
Ils apprennent en se confrontant. Ils remontent leurs manches et montent au créneau. Et puis « ça » se passe comme « ça » se passe. Parfois « ça » ne passe pas et cela fait mal. Certains redoutent la confrontation et plus le temps passe et plus leur inconfort est grand.
C’est notamment le cas pour la prise de parole. Tout le monde sait parler en public, n’est-ce pas ? Eh bien, non. Parler et parler en public sont deux choses différentes. Combien d’élus – formidables – qui loupent un discours, parfois une simple prise de parole lors de l’inauguration d’une salle des fêtes, d’un square ou tout autre équipement ?
Combien n’osent pas prendre la parole à un verre d’honneur ?
Combien redoutent qu’on leur passe la parole sans qu’ils aient eu le temps de préparer quelques mots ?
Les élus sont des gens formidables qui prennent la parole en public sans même avoir appris à le faire.